Si l’on connaît la renommée de Nelson Mandela à partir des années 1980, on sait peu en revanche, et c’était mon cas, le cheminement qui l’a amené à purger une des peines d’emprisonnement les plus longues du XXème siècle pour cause d’engagement politique.
Les figures de l’engagement m’ont toujours intéressé. C’est le troisième travail que j’entreprends sur des personnalités qui ont, à leur corps défendant, éprouvé l’enfermement : Germaine Tillion pour ses activités de résistante et Ceija Stojka pour son appartenance à la communauté rom ont l’une et l’autre subi le régime concentrationnaire ; elles ont fait du témoignage un combat, tandis que Nelson Mandela, de l’intérieur de sa prison, a largement contribué, par le symbole qu’il est devenu, à faire tomber le régime de l’apartheid érigé par la communauté blanche d’Afrique du Sud.
Leurs vies et leurs parcours sont édifiants. Les luttes qu’il et elles ont menées sont des sources de réflexions pour lire notre actualité, dans un temps où les nationalismes à nouveau s’exacerbent, où l’Autre, le non semblable, est vu ou instrumentalisé comme une menace et un danger.
En fin de son autobiographie Nelson Mandela écrit : « Ce n’est que lorsque j’ai appris que la liberté de mon enfance était une illusion que j’ai commencé à avoir faim d’elle.
J’ai vu qu’il n’y avait pas que ma liberté à être réduite, il y avait aussi celle de tous ceux qui me ressemblaient. C’est ce désir de liberté pour mon peuple qui a transformé un jeune homme effrayé en quelqu’un d’audacieux, qui a conduit cet avocat respectueux des lois en un criminel, qui a transformé un mari aimant sa famille en errant, qui a obligé un homme amoureux de la vie à vivre en moine.
C’est au cours de ces longues années solitaires que la faim de liberté pour mon peuple est devenu une faim de liberté pour tous, Blancs et Noirs. Je savais que l’oppresseur doit être libéré tout comme l’oppressé.
Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, il est enfermé derrière les barreaux des préjugés et de l’étroitesse d’esprit. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. Quand j’ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission : libérer à la fois l’opprimé et l’oppresseur. »
Ou encore, comme retour sur lui même :
« La cellule est un lieu parfait pour apprendre et pour étudier en permanence le fonctionnement de son esprit et de ses émotions. »
Tel est le constat que fait Mandela de ces années d’emprisonnement ; vingt-sept années de lutte, de réflexions et de détermination qui l’ont amené à une remarquable évolution, au destin et à la légende que l’on connaît.
Durée : 3h10 avec entracte
Public : Dès 15 ans
Création 2021
Dates de représentations
15 avril 2021 au 15 avril 2021 - La Fonderie - Le Mans
1 octobre 2021 au 2 octobre 2021 - Châteauvallon-Liberté - Ollioules
7 octobre 2021 au 16 octobre 2021 - MC93 – Maison de la culture de Seine-Saint-Denis - Bobigny
21 octobre 2021 au 22 octobre 2021 - Maison de la culture d'Amiens - Amiens
13 novembre 2021 au 14 novembre 2021 - Théâtre de la Joliette - Marseille
27 novembre 2021 au 28 novembre 2021 - Théatre du Bois de l'Aune - Aix-en-Provence
Distribution
Adaptation : Olivia Burton et Xavier Marchand
Mise en scène : Xavier Marchand
Assistanat et dramaturgie : Olivia Burton
Avec : Odile Darbelley, Moanda Daddy Kamono, Valentin Rotilio et Lazare Minoungou
Régie générale : Julien Frenois
Création lumières : Julia Grand
Régie lumières : Lucie Delorme
Scénographie : Bissane Al Charif
Musique : Josef Amerveil
Archives : Nolwenn Gouault
Montage : Juliette Hautbois
Costumes : Gwladys Duthil
Répétitions
27 mars au 18 avril 2021 : La Fonderie – Le Mans
25 août au 11 septembre : MC93 – Bobigny
13 au 30 septembre : Châteauvallon, scène nationale
Représentations 2021
création 1er et 2 octobre : Châteauvallon, scène nationale
Du 7 au 16 octobre à la MC93 – Bobigny
21 et 22 octobre – Maison de la Culture d’Amiens
13 et 14 novembre – Théâtre Joliette, Marseille
27 et 28 novembre Théâtre du Bois de l’Aune annulée
Production
Production Lanicolacheur
Coproduction MC93, Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis – Bobigny ; Châteauvallon- Liberté, scène nationale – Toulon ; Théâtre Joliette scène conventionnée art et création, expression et écriture contemporaine, Marseille ; Maison de la Culture d’Amiens, pôle européen de création, de production et de diffusion artistiques et culturelles – Amiens ; Pôle Arts de la Scène – Friche La Belle de Mai.
Avec le soutien de King’s Fountain
Et de La Fonderie – Le Mans, Châteauvallon-Liberté et la MC93 dans le cadre des résidences de création.
Le décor est construit dans les ateliers de la MC93.
La presse en parle
Une pièce rigoureuse, servie par quatre excellents comédiens, à mille lieues de l’hagiographie hollywoodienne
Igor Hansen Love, le 8 octobre 2021 @ Sceneweb.fr
Anti-superproduction par excellence, Mandela s’attache avec justesse et finesse à transmettre, éduquer, conscientiser […] Mandela nous amène avec passion et pédagogie dans le sillage d’un combat essentiel
Antoine Perraud, le 11 octobre 2021 @ Médiapart