Le crépuscule des clochards

Le crépuscule des clochards est un recueil de textes brefs qui met en scène deux clochards qui apprennent par hasard qu’ils ont la même date de naissance, la même pointure de godasse et partagent – étrange situation – la même ombre. Ils décident donc d’être amis. Atteints d’un mal fatal, il ne leur reste plus que six mois à vivre ; les deux clochards « qui ont femme, enfants, maison, compte en banque, dettes, carrière et tout le tralala » l’acceptent sans peine mais ce qui les tourmente c’est qu’ils n’ont entre eux qu’une seule paire de chaussettes. C’est ainsi qu’au nom de l’amitié, ils passent ces six derniers mois avec chacun une seule chaussette au pied.

 

 

De textes en textes nos deux clodos, l’un youpin et l’autre paddy irlandais – comme souvent ils se nomment – racontent leurs tribulations et les réflexions qu’ils se font à la pêche, chez le coiffeur, au bordel, face à leur miroir ou à la vieillesse, chez leur ancienne maîtresse, au bal costumé, au cimetière etc. On assiste navré et ravi à leurs engueulades, leurs pertes de mémoire, leurs réjouissances de tous ordres, leur entretien avec Godot, leurs chimères, leur ennui, leurs banalités et leurs bouffonneries avec la dérision qui sous-tend ces situations et le sourire grinçant qui teinte ces brefs écrits. Et c’est sans doute les échos qu’ils éveillent dans notre propre rapport à l’âge ou la vieillesse, à la mémoire et au quotidien, à la sexualité, à la connerie, qui rendent ce livre mosaïque si vivace. Les adresses aux lecteurs, les parties racontées ou dialoguées, les jeux de langage, l’oralité de l’écriture incitent naturellement à une adaptation scénique ; Il apparaît de plus que nos clochards sont les cousins d’Amérique des fameuses figures de clochards créées par Samuel Beckett.

Humble Requête

Clochard Un : En fin de compte, tout bien considéré, qu’est-ce que tu aimerais qu’une femme te fasse ?
Clochard Deux : Dans l’état actuel des choses, avec ma vieille carcasse qui grince et mes muscles qui geignent, je rêve d’une femme qui s’agenouillerait devant moi pour me nouer mes lacets.


Raymond Federman et George Chambers

Public : Tout public

Création 2009

Distribution

Mise en scène : Xavier Marchand
Avec : Hubertus Biermann et Pascal Omhovère
Lumière : Marie Vincent / Photographies : Fabrice Duhamel

Production

Création Théâtre de Lenche 2009 – Diffusion Espace Diamant Ajaccio (avril 2010), Théâtre des Bernardines (mai 2010)

Dossier de production

Revue de presse